samedi 28 avril 2012

Lettre de Philippe Torreton

Jean,

J'aimerais te laisser tranquille, au repos dans cette terre choisie. J'aurais aimé que ta voix chaude ne serve maintenant qu'à faire éclore les jeunes pousses plus tôt au printemps, la preuve, j'étais à Antraigues il n'y a pas si longtemps et je n'ai pas souhaité faire le pèlerinage. Le repos c'est sacré !

Pardon te t'emmerder, mais l'heure est grave, Jean. Je ne sais pas si là où tu es tu ne reçois que le Figaro comme dans les hôtels qui ne connaissent pas le débat d'idées , je ne sais pas si tu vois tout, de là haut, ou si tu n'as que les titres d'une presse vendue aux argentiers proche du pouvoir pour te tenir au parfum, mais l'heure est grave!

Jean, écoute-moi, écoute-nous, écoute cette France que tu as si bien chantée, écoute-la craquer, écoute la gémir, cette France qui travaille dur et rentre crevée le soir, celle qui paye et répare sans cesse les erreurs des puissants par son sang et ses petites économies, celle qui meurt au travail, qui s'abîme les poumons, celle qui se blesse, qui subit les méthodes de management, celle qui s'immole devant ses collègues de bureau, celle qui se shoote aux psychotropes, celle à qui on demande sans cesse de faire des efforts alors que ses nerfs sont déjà élimés comme une maigre ficelle, celle qui se fait virer à coups de charters, celle que l'on traque comme d'autres en d'autres temps que tu as chantés, celle qu'on fait circuler à coups de circulaires, celle de ces étudiants affamés ou prostitués, celle de ceux-là qui savent déjà que le meilleur n'est pas pour eux, celle à qui on demande plusieurs fois par jour ses papiers, celle de ces vieux pauvres alors que leurs corps témoignent encore du labeur, celles de ces réfugiés dans leurs propre pays qui vivent dehors et à qui l'on demande par grand froid de ne pas sortir de chez eux, de cette France qui a mal aux dents, qui se réinvente le scorbut et la rougeole, cette France de bigleux trop pauvres pour changer de lunettes, cette France qui pleure quand le ticket de métro augmente, celle qui par manque de superflu arrête l'essentiel...

Jean, rechante quelque chose je t'en prie, toi, qui en voulais à D'Ormesson de déclarer, déjà dans le Figaro, qu'un air de liberté flottait sur Saigon, entends-tu dans cette campagne mugir ce sinistre Guéant qui ose déclarer que toutes les civilisations ne se valent pas? Qui pourrait le chanter maintenant ? Pas le rock français qui s'est vendu à la Première dame de France.

Ecris nous quelque chose à la gloire de Serge Letchimy qui a osé dire devant le peuple français à quelle famille de pensée appartenait Guéant et tout ceux qui le soutiennent !
Jean, l'huma ne se vend plus aux bouches des métro, c'est Bolloré qui a remporté le marché avec ses gratuits. Maintenant, pour avoir l'info juste, on fait comme les poilus de 14/18 qui ne croyaient plus la propagande, il faut remonter aux sources soi-même, il nous faut fouiller dans les blogs... Tu l'aurais chanté même chez Drucker cette presse insipide, ces journalistes fantoches qui se font mandater par l'Elysée pour avoir l'honneur de poser des questions préparées au Président, tu leurs aurais trouvé des rimes sévères et grivoises avec vendu...

Jean, l'argent est sale, toujours, tu le sais, il est taché entre autre du sang de ces ingénieurs français. La justice avance péniblement grâce au courage de quelques uns, et l'on ose donner des leçons de civilisation au monde...

Jean, l'Allemagne n'est plus qu'à un euro de l'heure du STO, et le chômeur est visé, insulté, soupçonné. La Hongrie retourne en arrière ses voiles noires gonflées par l'haleine fétide des renvois populistes de cette droite "décomplexée".

Jean, les montagnes saignent, son or blanc dégouline en torrents de boue, l'homme meurt de sa fiente carbonée et irradiée, le poulet n'est plus aux hormones mais aux antibiotiques et nourri au maïs transgénique. Et les écologistes n’en finissent tellement pas de ne pas savoir faire de la politique. Le paysan est mort et ce n’est pas les numéros de cirque du Salon de l’Agriculture qui vont nous prouver le contraire.

Les cowboys aussi faisaient tourner les derniers indiens dans les cirques. Le paysan est un employé de maison chargé de refaire les jardins de l'industrie agroalimentaire. On lui dit de couper il coupe, on lui dit de tuer son cheptel il le tue, on lui dit de s'endetter il s'endette, on lui dit de pulvériser il pulvérise, on lui dit de voter à droite il vote à droite... Finies les jacqueries!

Jean, la Commune n'en finit pas de se faire massacrer chaque jour qui passe. Quand chanterons-nous "le Temps des Cerises" ? Elle voulait le peuple instruit, ici et maintenant on le veut soumis, corvéable, vilipendé quand il perd son emploi, bafoué quand il veut prendre sa retraite, carencé quand il tombe malade... Ici on massacre l'Ecole laïque, on lui préfère le curé, on cherche l'excellence comme on chercherait des pépites de hasards, on traque la délinquance dès la petite enfance mais on se moque du savoir et de la culture partagés...

Jean, je te quitte, pardon de t'avoir dérangé, mais mon pays se perd et comme toi j'aime cette France, je l'aime ruisselante de rage et de fatigue, j'aime sa voix rauque de trop de luttes, je l'aime intransigeante, exigeante, je l'aime quand elle prend la rue ou les armes, quand elle se rend compte de son exploitation, quand elle sent la vérité comme on sent la sueur, quand elle passe les Pyrénées pour soutenir son frère ibérique, quand elle donne d'elle même pour le plus pauvre qu'elle, quand elle s'appelle en 54 par temps d'hiver, ou en 40 à l'approche de l'été. Je l'aime quand elle devient universelle, quand elle bouge avant tout le monde sans savoir si les autres suivront, quand elle ne se compare qu'à elle même et puise sa morale et ses valeurs dans le sacrifice de ses morts...

Jean, je voudrais tellement t'annoncer de bonnes nouvelles au mois de mai...

Je t'embrasse. Philippe Torreton

P.S. : Il y a un copain chanteur du Président de la République qui reprend du service dans la grande entreprise de racolage en tout genre et qui chante à ta manière une chanson en ton honneur. N’écoute pas, c'est à gerber.

lundi 9 avril 2012

Opération « nez rouge » : tous des clowns !


En cette période de grande messe électorale, chaque candidat y va de son plus beau discours, enfilant son costume deux-pièces le plus pimpant et s'entourant de ses plus fidèles chiens de garde médiatiques... Chaque jour, les mé...dias nous donnent à voir de nouvelles déclarations, nourrissent de faux débats qui sont à des années-lumières du quotidien des Français et nous montrent à quel point cette campagne n'est qu'une petite chamaillerie animée par des phrases-choc, des accusations interposées, toutes vides de véritable projet politique. D'ailleurs, si programme il y a, ce n'est pas celui du « changement », présent sur toutes les bouches : ce mot-là est toujours en vogue au moment des élections, mais c'est toujours la même galère pour le peuple, quand ce n’est pas pire.

Cette campagne est une campagne de réaction, et elle n’est porteuse d’aucun vrai projet constructif. Cette campagne surfe sur la « crise », que les médias ne cessent de nous montrer sous toutes ses coutures. Le seul programme qui semble se dégager est celui de l'austérité : comme en Grèce, les classes politiques et économiques voudraient faire payer le peuple pour une crise que leur irresponsabilité a provoqué. Ces 1% continuent à épuiser notre planète, à faire du bénéfice, à priver les Français de travail, habités par leur soif d'argent. Ils sont bien loin de réellement désirer ce « changement » dont ils parlent sans cesse ; ils veulent continuer à être les chefs et à vivre dans le luxe, pendant que nous créons leur richesse, en travaillant et en les élisant. Petit à petit, nos droits sociaux s'amenuisent : moins de remboursements médicaux, moins de droit de grève avec le service minimum, fermeture de classes dans les écoles, stagnation des aides sociales...

Les dirigeants politiques sont à la botte des élites économiques du pays. En plus de nous faire payer leur « crise », ils nous privent de nos droits fondamentaux et nous font croire que c'est à nous de nous serrer la ceinture. Les cadeaux fiscaux faits aux riches se multiplient, pendant qu'on nous impose de « travailler plus », avec toujours moins. Les banques bénéficient de prêts ahurissants, mais le robinet du crédit est toujours fermé. Si nous croyons à ce « changement », c'est nous qui devons l'exiger et l'organiser, dans nos villes et dans nos campagnes !

Le vote appartient à chacun de nous et chacun de nous décidera le moment venu. Mais il est important de souligner cette série d'absurdités et de paradoxes : nos rêves ne tiennent pas dans leurs urnes ! Nous lançons donc notre propre campagne : la campagne 2012 « tous des clowns ! ». Recouvrons leurs figures angéliques de nez rouges, puisqu'il ne leur manque plus que ce petit accessoire pour coller à la réalité ! Faisons tomber les masques !

Opération nez rouge 2012 en action !

 

http://www.facebook.com/pages/Marches-Paris-2012/151214914989073?sk=page_insights#!/events/265603486860348/

jeudi 5 avril 2012

Impressions d'un ancien compagnon de la Marche vers Bruxelles depuis la Place Syntagma, hier après le suicide d'un retraité en face du parlement. (fr - esp)


La situation en Grèce est imprévisible, on me l'a déja dit. Un retraité s'est tiré une balle hier, place Syntagma, en face du parlement. À 18 heures, un petit groupe de personnes s'est approché de l'arbre où le suicide avait eu lieu, et a commencé à laisser des bougies et des messages de soutien et de colère. « Ce n'est pas le suicide, c'est un assassinat politique », déclarait l'un d'eux. À 21 heures, il étaient de milliers de gens à se rapprocher du Parlement, dessinant sur le sol avec les bougies, des flèches pointant le gouvernement. Les plus anciens faisaient face verbalement, bombant le torse, à un pas des policiers gardant le parlement. Les plus jeunes qui se tenaient un peu plus loin couverts de cagoules et de foulards, ont jeté pierres, oranges, et cocktails molotov. La police a commencé à tirer du gaz lacrymogène et aussi quelques pierres. Tous se sont mis à courir, sauf quelques-uns qui ont commencé à se lier avec ses bras et à dire qu'ils ne partiraient pas d'ici. Cela a fonctionné et petit à petit la foule est revenue, mais la guerre est repartie de plus belle avec cette fois ci une dispersion générale. La plupart couraient dans les rues latérales, nous autres sommes restés à côté de l'arbre, où des bougies et des messages continuaient à être déposés, cernés par le gaz, le feu et les blessés ... Dans un coin de la place s'est improvisé un poste de secours de fortune. Quelques médecins n'ont pu aider une jeune fille blessée. Comme des chats jouant avec une souris, sans raison la police a formé un cercle autour d'elle pour tenir à l'écart toute personne qui souhaitait l'aider: du pur sadisme! L'arbre était un îlot de silence où venaient, de temps à autre, des naufragés criant de rage pour ensuite se relancer dans la bataille. Beaucoup disaient : « C'est toujours comme ça ». Peu de personnes croyaient que c'était un nouveau départ. Le groupe s'est positionné devant la blessée, pour ne pas connaître une déception de plus. Ils avaient vu tant de choses en trois ans quand il semblait que tout allait changer. Et quand le changement venait, c'était toujours pire. « C'est toujours comme ça », mais presque tous étaient de retour ici sur la place Syntagma, après tout ce temps, et parfois on pouvait voir une petite lueur d'émotion dans leur yeux.


« Qui sera la prochaine victime? » disait un des messages suspendu à l'arbre. Ce n'est pas une simple phrase de rhétorique: en seulement trois ans, le taux de suicide en Grèce est passé du plus bas au plus élevé en Europe. La première chose qu'ont entendu des amis espagnols lors de leur arrivée à Athènes étaient les cris d'un couple qui menaçait de sauter par la fenêtre si le gouvernement ne négociait pas avec eux sa dette. Un jour, j'ai demandé à une femme qui aidait à servir dans une soupe populaire: « allez-vous continuer à faire ceci longtemps? » Et sa réponse fut: « tant que nous pouvons. Regarde cette petite ligne (elle montra alors une corde qui reliait plusieurs arbres et délimitait l'espace en un carré approximatif) Nous ne savons pas quand nous allons la franchir. Aujourd'hui nous sommes dedans, distribuant de la nourriture. Demain, on sera peut être dehors ». Émue elle s'est mise à pleurer. Et elle a demandé pardon se sentant un peu bête, mais a ajouté: «Les gens doivent apprendre que ce n'est pas un problème de la Grèce. C'est le problème de tous. Nous faisons tous partie du problème, nous devons tous faire partie de la solution. J'espère qu'un jour nous nous rendrons compte.... »

La veillée autour de l'arbre a continué toute la nuit. Dans la poche du retraité il y avait une lettre. On peut y lire:


« Le gouvernement Tsolakoglou a anéanti toutes mes possibilités de survie, qui étaient basées sur une pension très honorable que j’ai payé seul pendant 35 ans sans aucune aide de l’état. Et comme mon âge avancé ne me permet pas de réagir d’une façon dynamique (quoique si un compatriote grec devait se saisir d’une Kalashnikov, je m’empresserais de le suivre), je ne vois pas d’autre solution que de mettre fin à ma vie dignement, ce qui m’épargne d’avoir à fouiller les poubelles pour assurer ma survie. Je crois que les jeunes sans avenir vont prendre les armes un jour et ils pendront les traîtres de ce pays sur la Place Syntagma, exactement comme les Italiens l’ont fait pour Mussolini en 1945 ».


*En faisant référence à George Tsolakoglou, le Premier ministre qui collaborait avec les Allemands durant l’occupation allemande de la seconde guerre mondiale, il le compare au gouvernement de Lukas Papademos.

traduit depuis http://saltandoalapatacoja.blogspot.fr/

[esp]

La situación en Grecia es imprevisible, ya me lo habían dicho. Un jubilado se pegó un tiro ayer en Syntagma, en frente del parlamento. A las 6 de la tarde, un pequeño grupo de personas se acercaba al árbol donde se había producido el suicidio, y empezaron a dejar velas, mensajes de apoyo y de denuncia. "No es un suicidio, es un asesinato político" decía uno de ellos. A las 9 de la noche, ya eran miles de personas las que se acercaban al parlamento, dibujaban flechas con las velas en el suelo apuntando al gobierno; los más viejos se enfrentaban verbalmente, a pecho descubierto, sin armas y a un palmo de la cara de los policías que protegían el parlamento; los más jóvenes se ponían bastante más lejos y, tapados con capuchas y pañuelos; tiraban piedras, naranjas, cócteles molotov. La policía empezó a lanzar gases lacrimógenos y también algunas piedras; todos se echaron a correr, menos unos pocos que empezaron a entrelazarse con los brazos y a decir que no se iban de allí. La cosa funcionó y, poco a poco, fueron volviendo los demás; pero empezó de nuevo la guerra y esta vez hubo dispersión general. La mayoría salió corriendo por las calles adyacentes, otros nos quedamos al lado de aquel árbol, donde se seguían poniendo velas y mensajes, rodeados de gases, fuego, heridos... En un rincón de la plaza se había improvisado un pequeño puesto de ayuda sanitaria, y algunos de los médicos fueron a ayudar a una chica que estaba herida, pero la policía hizo un círculo alrededor de ella para que no entrara nadie a ayudarla. Sin ninguna razón, como los gatos que juegan con un pequeño ratón: puro sadismo. El árbol era una isla de silencio a la que llegaban, de vez en cuando, náufragos que gritaban de rabia y después volvían a lanzarse a la batalla. Esto es lo de siempre, decían muchos. Pocos creían que fuera el principio de algo más. Se ponían la venda antes de la herida, por no sufrir una decepción más. Habían visto tantas cosas en tres años, cuando parecía que todo iba a cambiar. Y cuando ha cambiado, ha sido siempre para mal. Es lo de siempre, decían, pero casi todos volvían a estar aquí, en Syntagma, después de tanto tiempo, y se le veía a veces un pequeño brillo de emoción en los ojos.

"¿Quién será la próxima víctima?", decía otro de los mensajes colgados del árbol. No es una frase retórica: en solo tres años, la tasa de suicidios en Grecia ha pasado de ser la más baja a la más alta de Europa. Lo primero que escucharon unos amigos españoles al llegar a Atenas fueron los gritos de una pareja que amenazaba con tirarse por la ventana si el gobierno no negociaba con ellos su deuda. Un día pregunté a una mujer que ayudaba a servir en una cocina popular: ¿y vais a seguir haciendo esto así durante mucho tiempo? Y su respuesta fue: "Hasta que podamos. Ves esta pequeña línea (señaló una cuerda que unía varios árboles hasta hacer un cuadrilátero). No sabemos cuándo la vamos a pasar. Ahora estamos dentro, repartiendo comida. Mañana, tal vez estemos fuera." Y se emociono y lloro. Y pidió perdón por ser tan tonta. Pero remató: "La gente tiene que enterarse de que no es un problema de Grecia. Es un problema de todos. Todos somos parte del problema, todos debemos ser parte de la solución. Espero que algún día nos demos cuenta".

La vigilia alrededor del árbol siguió durante la noche. En el bolsillo del jubilado había una carta escrita por él. Decía así:


"El Gobierno de Tsolakoglou* ha aniquilado toda posibilidad de supervivencia para mí, que se basaba en una pensión muy digna que yo había pagado por mi cuenta sin ninguna ayuda del Estado durante 35 años. Y dado que mi avanzada edad no me permite reaccionar de otra forma (aunque si un compatriota griego cogiera un kalashnikov, yo le apoyaría) no veo otra solución que poner fin a mi vida de esta forma digna para no tener que terminar hurgando en los contenedores de basura para poder subsistir. Creo que los jóvenes sin futuro cogerán algún día las armas y colgarán boca abajo a los traidores de este país en la plaza Syntagma, como los italianos hicieron con Mussollini en 1945".


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* Al nombrarlo así, relaciona el gobierno de hoy en día con el gobierno impuesto por los alemanes tras la ocupación de Grecia por los nazis en la segunda guerra mundial.

traducido desde http://saltandoalapatacoja.blogspot.fr/

samedi 25 février 2012

C'est reparti !!!!

Marche Paris 2012

Rien n’arrête un peuple en marche !
Les échéances électorales arrivent à grands pas, les Marcheurs aussi.


Nous ne sommes pas dupes face à la mascarade électorale que nous vendent les médias de masse, et la classe politique.
Enfermés dans leurs privilèges et bien souvent corrompus, nos politiciens sont bien loin de nos préoccupations. Ils ne nous représentent plus !
Depuis des décennies, ils reviennent sur nos acquis sociaux, déclenchent des guerres, réduisent nos libertés individuelles, vendent nos services publics et laissent des multinationales empoisonner nos enfants et notre environnement.
Qu'il soit de Gauche ou de Droite, aucun de ces partis politiques, soumis à la dictature des marchés financiers, n'a autre chose à nous proposer que l'austérité, le chômage de masse et la misère sociale....
Face à la crise globale que nous traversons, il est grand temps de réinventer ensemble de nouveaux modèles de vie et d’organisation.
Nous ne pouvons imaginer que la seule voie électorale permettra d'entamer ces changements

Nous sommes de simples citoyens, révoltés par la situation actuelle et partageant le même espoir d'établir durablement une société juste assurant des conditions de vies dignes pour tous.
Nous nous mettons en Marche pour rejoindre Paris. Différentes Marches s’organisent partout en France en direction de la capitale depuis Bayonne,  Lille, Marseille, Toulouse...
Elles arriveront unies à Paris le 21 avril 2012, la veille du premier tour des élections présidentielles.

Cette initiative s’inscrit dans la continuité de nombreux mouvements sociaux dépourvus de logique corporatiste, qui ont vu le jour ces dernières années et ces derniers mois partout dans le monde.
Indépendantes et construites par ceux qui y participent, ces marches ont pour enjeux de créer des plates-formes de rencontre et de réflexions itinérantes, où chacun peut apporter son analyse et ses solutions concrètes en place publique.
Lors de nos passages dans les villes, nous nous réapproprierons l’espace public afin de rompre avec la logique du chacun pour soi et de réinventer le « Vivre Ensemble ».
.
Ces marches sont l'occasion d'aller à la rencontre de tous ceux qui œuvrent et luttent au quotidien. Nous savons qu'à chaque problème existent des solutions et sommes convaincus que l'évolution ne pourra venir que de l'union de ces alternatives locales dans une collaboration nationale voire internationale.
Ainsi nous lançons l'appel à tous les citoyens, collectifs, réseau, associations et à venir nous rencontrer sur les différentes étapes, à s’approprier ce projet et se mettre en marche à nos côtés pour déclencher partout en France une grande convergence populaire.

Nous voulons placer ce printemps sous le signe de la dignité, de la solidarité et de l’espérance.
Nous croyons en la résistance et  la désobéissance civile pour y parvenir.

Nous sommes un,
Nous sommes un peuple,
Nous sommes un peuple en marche !


Site internet: http://www.marche-paris-2012.com/
Courriel de contact: marcheparis2012@gmail.com

lundi 13 février 2012

Témoignage sur les évènements d’hier à Athènes :

 Les médias d'information internationaux ont parlé de la nuit dernière en Grèce. Ils ont parlé de feu, de chaos, de violence…
Ils ont parlé de 100 000 personnes rassemblées à Syntagma, mais pas des 200 000 qui y étaient en réalité, ni des 300 000 qui n’ont pas pu arriver sur la place parce que les rues et le métro étaient bloqués par la police.
Ils n’ont pas parlé de la façon dont la police a provoqué le début des affrontements vers 17:00 en projetant des gaz lacrymogènes, sans discrimination sur toute la place Syntagma, dispersant les manifestants dans tout le centre d’Athènes, pour qu’ils ne gênent pas devant le Parlement.
Les médias ont parlé de destruction sans distinction, ils ont fait courir la rumeur selon laquelle la bibliothèque nationale d’Athènes brûlait. Faux.
Ils ont brûlé des banques, des cafés et des boutiques, franchises des industries multimillionnaires qui ont profité de la situation en Grèce, les médias ont parlé de jeunes antisystème, mais n’ont pas parlé des hommes et des femmes âgés avec leurs masques antiques montrant ainsi leur appui en tapant en rythme pendant des heures sur les vitrines des banques et des multinationales avec leurs mains et leurs pieds, chantant et criant en appui aux premières lignes qui résistaient aux charges des policiers anti-émeutes dans les rues pleines de lacrymogènes et de feux, applaudissant en voyant les flammes dévorer l’Alpha ban et l’Eurobank.
C’est vrai que la violence ne règlera rien en Grèce, mais ils ne parlent pas de l’Assemblée inter-quartiers qui s’est tenue la semaine dernière à l’université de Pantios, ils ne parlent pas de l’occupation de l’Université de Nomiki avec pour objectif d’en faire un lieu d’échanges et de débat entre les différents mouvements grecs, ils ne parlent pas des cantines libres et des marchés ouverts qui ont lieu chaque semaine dans les quartiers.
Ce que les médias ne diront pas, c’est que après la dernière expropriation massive d’un supermarché, et la distribution des aliments dans un quartier ouvrier de Salonique, les vieilles ont dit qu’elles n’ont pas pu arriver à temps, qu’elles nous ont incité à y rentrer, et que elles attendaient, en sachant où étaient leurs amis.
Ce qu’ils ne diront pas c’est que pendant que nous marchions dans un quartier ouvrier, dans une petite manifestation loin du centre, les gens étaient sur les balcons en levant le poing, et la manifestation partie à cent est arrivée à mille, les gens sortaient de leurs maisons, les vieilles applaudissaient aux balcons, les vieux… Putain, les vieux chantaient des hymnes, on n’entendait pas le pope, mais vous n’imaginez pas, nous n’avions pas idée, et ça les médias ne le diront pas, mais nous vous le disons.
Ici, à Athènes, ils savent qu’ils ne sont pas seuls, que toute l’Europe suit le même chemin, ce qu’ils ne savent pas c’est ce que le reste de l’Europe fait… si nous faisons quelque chose dans le reste de l’Europe.
Nous ne voyons pas seulement le présent de la Grèce, nous voyons notre futur.

Athènes 13/02/2012