Les marcheurs se sont réveillés dans la bonne humeur et sous les cris « Paris, nous voilà », « vamos en Paris »… une fois le petit déjeuner avalé rapidement et tout matériel chargé dans les véhicules, ce sont entre 100 et 200 personnes qui ont quitté la place Dampierre à Bagneux. Dès les premiers mètres le ton était donné et les chants ont commencé à se faire entendre.
Les marcheurs ont été rejoints par de nombreux groupes qui sont venus gonfler la marche au fur et à mesure. Après un premier arrêt devant le panneau « Paris », c’est à Porte de Gentilly que la jonction avec la Marche Méditerranée s’est effectuée. Encore une fois les marcheurs se sont réunis pour une accolade collective (« abrazo colectivo ! abrazo colectivo ! »).
Tous ont rejoint la Cité Universitaire internationale qui était le point de départ de la manifestation qui partait quelques heures plus tard. Les groupes de travail ont préparé les pancartes, les banderoles, l’assemblée populaire du soir, la sécurité de chaque marcheur… Vers 15h environ 1000 personnes sont parties pour la Bastille.
Le défilé s’est déroulé dans une ambiance bonne enfant, ludique et joyeuse. Chaque manifestant a pu se rendre compte du nombre grandissant des forces de l’ordre au bord de la route. Ces derniers étaient mobilisés comme gardiens de banques, se mettant en opposition devant chaque entrée. Les place publiques ont été renommées : « Place du Peuple », « Rue du Capitalisme », Avenue de l’Indignation »… Les manifestants ont utilisé les murs de Paris comme espace d’expression libre, inscrivant à la craie et au plâtre leur espoir et revendication.
L’arrivée à Bastille s’est effectuée très tard. La nuit et la pluie qui qui étaient apparues avaient fait fuir quelques parisiens. Les indignés ont pu se réunir dans une nouvelle accolade collective pour fêter l’arrivée que tous attendaient avec tant d’impatience.
La fête a été de courte durée. Rapidement les indignés ont pu se rendre compte que le dispositif policier sur la place formait un cercle visant à les enfermer. Le cercle s’est vu rétrécir rapidement, les policiers voulant rassembler le regroupement sur le trottoir, malgré une autorisation de la préfecture qui donnait l’accès à toute la place. Une partie du groupe a décidé de réagir en s’asseyant sur la chaussée avec les mains en l’air en signe de non-violence. Sans sommation la police a commencé à relever chaque personne, les manifestants se sont alors liés par les bras pour résister. Très vite les coups ont commencé à pleuvoir, ceux qui lâchaient prise se faisant traîner de force et déchargés sur le trottoir. Cette démonstration de force démesurée n’était que le début d’une grande liste.
La video de la Bastille:
http://www.youtube.com/watch?v=t5a8lcqCPnA&feature=related<http://www.youtube.com/watch?v=t5a8lcqCPnA&feature=related>
La video de la Bastille:
http://www.youtube.com/watch?v=t5a8lcqCPnA&feature=related<http://www.youtube.com/watch?v=t5a8lcqCPnA&feature=related>
Deux heures plus tard, le cordon policier continuait toujours à se resserrer autour des marcheurs. La pluie et le froid étant de moins en moins supportable, il était urgent de trouver un lieu pour chacun puisse se sécher et se changer. Les marcheurs ont décidé de se séparer en deux groupes et de quitter la place sur laquelle ils avaient le droit de rester. La Marche Meseta est partie en direction d’un gymnase à Champigny, la Marche Méditerranée vers le lieu qui les avait accueillis la veille à Ivry.
Les marcheurs de la Meseta n’étaient pas encore au bout de leurs surprises. A peine sortis de la gare RER de Champigny ils ont pu se rendre compte qu’un nouveau comité d’accueil les attentait sur la Place Lénine. Ce sont environ 40 policiers hostiles qui les ont encerclés de nouveau, leur signifiant qu’aucun marcheur n’atteindrait le gymnase avant d’avoir une autorisation officielle confirmant la légalité de l’occupation du lieu. Les marcheurs ont attendu de nouveau une heure dans le froid et l’humidité qu’un élu de la mairie vienne délivrer l’autorisation qui avait été déjà donnée quelques heures plus tôt. Cette personne solidaire avec les marcheurs reconnait la pression démesurée et illégitime de la police et le non-respect des libertés qui ont eu lieu toute la soirée sont problématiques . A Paris la police semble avoir plus de droits que quiconque, surtout celui de ne pas respecter les libertés individuelles et élémentaires comme le droit de circuler ou de filmer. La dignité des personnes qu’ils sont censés protéger les préoccupe peu, tous ont interdit aux marcheurs d’ouvrir la camionnette qui contenait vêtements secs et nourriture. La réponse des marcheurs est restée ludique et non-violente, et tous ont pu rejoindre le gymnase une fois l’élu municipal sur place.
Je lis le récit de votre marche et démarche assise sur un tabouret pas confortable le soir tard après une journée complète, je dis ça car je pense que si effectivement la critique stérile haineuse est hélas facile comme la violence, le fait de répondre en parlant de "ceux qui restent dans leur canapé" tombe dans le panneau ..un peu facile de la caricature... tous ceux qui ne marchent pas ne sont pas forcément vautrés dans leur canapé !
RépondreSupprimerc'est juste un clin d'oeil de quelqu'un qui est aussi inquiet de comment "va" le monde ou plutôt dérive le monde..
Bravo pour votre démarche, continuez et allez jusqu'au but fixé, ce sera déjà symboliquement très fort.
Miss "tabouret"
Reposez vous bien pour prendre les bonnes décisions, et repartir du bon pied.
RépondreSupprimerbon alors, quand repartez vous et quel sera votre itinéraire jusqu'à Bruxelles ? Dans le nord aussi, il y a des personnes qui vous soutiennent. ne lâchez pas....
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